Les femmes acceptent tout …
… de leurs enfants, de leurs compagnons ou compagne, de leurs supérieurs. Les femmes acceptent toujours un supérieur, une hiérarchie dont elles sont coutumières. Je suis en train de l’observer encore dans une association « entre femmes » ou le simple respect des lois est bafoué parce que l’on « comprend… on se met à la place… on ne veut pas se mouiller ». En résumé, parce que nous n’avons pas de couilles (voir le contexte ci-dessous). Je dis stop. J’invite au discernement.
Je me souviens de Luis Ansa qui, lors d’une conférence à laquelle j’assistais en Suisse, avait rétorqué à une femme qui le questionnait – je ne sais plus sur quel sujet – « Madame, vous reviendrez vers moi lorsque vous aurez des couilles ! ». Choquant de machisme ? Certes, un homme de son époque, un homme d’une culture, mais surtout un éveilleur ! Nous sommes tous et toutes en train de nous faire abuser et parfois, notre pire ennemi, ne fait pas partie du genre dit opposé, mais est issu des blessures narcissiques de femmes de notre entourage.
Tous et toutes abusés
Malheureusement, je vois autour de moi de plus en plus d’homme abusés, victimes de leurs propres bons sentiments, aptes à accepter encore et encore des situations violentes, ravageuses, destructrices. Je change le titre ? La complaisance… féminine ?
Tout aussi abasourdie je suis, d’observer des femmes abusées par d’autres femmes au nom de la sororité ; cela consiste à lui dire « je suis une femme comme toi, donc tu ne peux pas me contredire ». Mais cette femme peut partir avec la caisse, ne plus donner de nouvelles de ses activités soi disant rassembleuses, ne plus informer sur les comptes d’une association crée par et pour des femmes.
Oui oui … nous comprenons. Certes. Nous savons nous mettre à la place de l’autre. Nous savons que se mettre au service équivaut à un engagement réel, souvent chronophage. Alors pourquoi ne pas déléguer ? Personne ne peut prétendre tout gérer ; son métier, ses enfants, ses loisirs, son corps, sa sexualité… Mais, garder le contrôle et faire subir, c’est de la maltraitance. Et les femmes, la maltraitance elles connaissent. Et… elles acceptent. Si si si …. C’est un refrain connu de ne pas oser dire non, de ne pas oser se révolter, de ne pas vouloir mettre du chaos dans un ordre pourtant malveillant.
Mais, que l’on allume la lumière !
Partout, y compris parmi d’autres femmes. Partout où l’on ne vous écoute plus, où l’on vous rétorque que vous n’avez aucun droit… Partout où vous retrouvez ce même schéma du patriarcat dans l’attitude d’une autre femme, allumez la LUMIÈRE ! Rappelez-lui que vous luttez pour que cela cesse : à l’école, au travail, au sein des couples désunis et parmi les femmes aussi. La sororité, le matriarcat… aucun de ces concepts ne peut être l’excuse d’une quelconque domination. Chaque femme est debout et combien je me sens révoltée quand les femmes baissent les bras, supportent, acceptent, valident des situations où elles se sentent finalement non respectées.
Ne baissez pas la tête pour être gentille, compréhensible ; remerciez pour ce qui est accompli, proposez du soutien – à votre mesure. Demandez des explications, ne supposez rien a priori, mais demandez !
Ne jouez pas la superwoman ; une fois ou l’autre, vous tomberez et le risque est bien réel d’en entraîner d’autres dans votre chute. Le narcissisme pervers se cache partout : parmi celles qui font tout ou celles qui pensent ne rien valoir.
Une même pièce à deux faces :
L’abus vient des personnes qui contrôlent celles qui pensent ne rien valoir.
Ceci est valable pour tous : Hommes, femmes et tous les vulnérables et les brisés de la vie.
Ne jouez pas non plus celle qui accepte d’être bénévole à toute heure. OK, vous vous êtes levée la nuit quand bébé pleurait, mais là… elles sont GRANDES, ces femmes qui managent leurs associations, leurs festivals, leurs salons ! Vous vous y rendez pour rien. Vous y travaillez pour rien. Vous acceptez le sandwich au potimarron comme seul repas. Et cela ne choque personne. Bien sûr, les « nobles » causes vous réclament ; une fois, deux fois et puis… vous connaissez le geste du doigt, de la main, du bras puis de votre énergie vitale toute entière. Encore cette semaine, j’entendais une artiste qui, préparant pendant des heures un happening, après plein d’autres heures à le créer, se voyait récompensée de 2 euros dans son chapeau. Elle ne s’est pas sentie respectée, bien qu’elle n’ait pas eu d’attentes particulières. La juste mesure.
Gardez mesure de qui vous êtes, avec vos propres forces. Je connais des femmes bien plus âgées que moi – bien que je sois une ancienne – qui continuent à donner ateliers sur ateliers sur tous les continents. Moi, j’ai fait pause. Parce que ma biographie n’a pas été la leur et que mon capital santé n’est pas à comparer à d’autres : ma seule et unique mesure. Quelle est la vôtre? A quelle jauge mesurez-vous le respect de vous-mêmes ?
Retournons aux bases
Dans nos sociétés chaotiques, tout et n’importe quoi est possible. Retournons aux bases de notre socialisation :
La confiance se mérite au respect. Sans respect, aucune confiance ne peut être accordée.
Sans confiance, aucune relation ne dure. Sauf… si les adultes sont consentants ;))
La conscience fait la différence et j’en appelle pour que la clarté se fasse dans les cœurs des femmes trop souvent abusées par leur propre bonne volonté : faites un arrêt sur image, regardez la posture de votre corps, observez où votre regard, spontanément, se pose. Êtes-vous alignée avec votre estime de vous-mêmes ? Vous sentez-vous respectée ? Quels droits et quels devoirs placez-vous en équilibre dans vos actions ?
Le patriarcat sous nos jupes
J’écris ce texte au creux de la colère qui m’habite. Quand je peste, je généralise… Alors désolée pour le coup de gueule à l’emporte-pièce. Mais, je ne pensais pas voir encore, à ce stade, dans un pays plutôt préservé des grands fléaux, des femmes qui continuent de subir plutôt qu’elles n’agissent en leur nom, alors qu’elles en ont le droit. La toute précieuse démocratie qui se dégrade au sein même de nos cercles. La poutre dans l’œil…
Là où nous sommes prêtes à nous mobiliser dans la rue pour les grandes idées, nous oublions que le patriarcat et sa soumission reptilienne, se cache jusque sous nos jupes et dans nos cuisines. Aveuglées par la bonne volonté. Aveuglées par la sororité sans y discerner le manque de réciprocité. Il ne s’agit pourtant pas de militer, mais de questionner sa position. Une soumission coutumière sur base de manque d’estime de soi qui donne le pouvoir à tous, sauf à soi-même. Une posture qui donne raison aux autres y compris aux enfants pour éviter les disputes et les conflits. Et pour leur éviter des frustrations (miroir, miroir…) pourtant bien saines pour les préparer à leur avenir en société.
De la dignité
Avoir des couilles ! Le terme est fort car il est genré et plus admissible. Il divise à tort les forts et les faibles. Par contre, il n’est pas question de masculinité pour oser, questionner, toucher là où cela fait mal, y compris en soi, pour vivre dignement une vie de Femme. Finalement, en arriver à se rendre compte que, hommes ou femmes, la violence est en nous et qu’il s’agit de faire œuvre de clarté et d’amour envers soi, pour être prêt.e à respecter l’autre comme… un autre soi-m’aime.
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