Nous sommes de nombreuses pionnières à œuvrer depuis 25 ans- et -plus en Europe – et depuis plus longtemps aux États-Unis – pour que la femme aie accès à l’éducation, à de vraies connaissances sur son corps, sur son histoire au sein du développement des civilisations. Pour qu’elle reprenne place au cœur d’elle-même, avec l’estime nécessaire pour faire rayonner ensuite ses compétences au sein de sa famille et de la société en général. La société évolue et les sensibilités actuelles nécessitent de clarifier nos positionnements; être pour ne veut pas dire être contre. Alors quel sens donner à ma démarche, si je continue d’accompagner d’une part des femmes et si d’autres activités sont mixtes?
Ce qui nous fait femme
Nous faisons face à une croyance: celle que les besoins des femmes dans la société, au sein de leur couple, sont maintenant comblés. Que tout est presque réglé-mais-quand-même-il-y-a-pire-madame. Nous faisons face à la prédiction illusoire que la femme n’a plus besoin d’être fière d’être femme puisque la qualité de genre sera bientôt obsolète et que nous serons tous et toutes égaux.
Avant que nous soyons toutes remplacées par des utérus sous vaccum qui « produiront » des bébés hors de nos corps habités, c’est notre capacité à donner la vie, à honorer la vie, à fluctuer avec le mouvement de la vie, à traverser douleurs, violences et incompréhensions, sans parler de notre capacité à prendre soin des autres plus que de nous-mêmes et donc… d’être un réceptacle intuitif innovant, .. qui NOUS FAIT FEMMES.
Alors, oui ! j’ai écrit des livres, créé des ateliers et des enseignements, j’ai posé les prémices des conduites de cercles de femmes, supervisé celles qui débutaient. J’ai préparé et accompagné des initiations, c’est dire que tant la vulnérabilité que la puissance des femmes, j’y ai assisté. J’ai travaillé avec et pour les femmes.
Je n’ai pas toujours ni inconditionnellement adoré être avec des femmes. A leur contact comme thérapeute, j’ai touché leurs blessures et elles ont fait miroir aux miennes. Je n’aime toujours pas leurs sourires par devant et leurs propos désobligeants dès que j’ai le dos tourné. Je me méfie de leurs subtiles manipulations. La victimite qui déresponsabilise m’exaspère. Je faut savoir “raison garder” !
Je n’approuve ni n’exclus l’ombre des femmes. Je n’approuve ni n’exclus aucun comportement qui nous fait tous et toutes humains, c’est-à-dire à vouloir traverser la vie le mieux que nous le pouvons.
Femmes et hommes bienvenus
Ne me placez pas dans une quelconque case !
Car j’écris AUSSI pour les gardiens de cette terre qui se lèvent partout, forts de leur capacité à aimer la vie. Eux aussi. J’ai créé une formation où ils sont les bienvenus et ils le vivent bien ainsi: cette bienveillance d’explorer ensemble, de partager des différences et pas seulement – nous sommes aussi tellement semblables. J’accompagne également des hommes sur la voie du discernement toltèque. Je suis partante. Je suis là, avec eux.
Alors ? Mon site se nomme Esprit de Femme et j’ai expliqué plus longuement dans un blog, la raison de ce choix.
Il me fallait ajuster mes propos pour ne pas laisser de place à une quelconque exclusion, à du mal-penser qui devient généralisé, courant: si nous sommes « pour » c’est que nous sommes forcément « contre ». Quelle réduction ! A quel manque de nuances veut-on nous faire adhérer ?
NOUVEAU
Concrètement, il existe à présent deux vignettes pour chacun.e de mes enseignements et formations: vidéos, audios, accompagnements et formations. Ils apparaissent en bas de chaque cours.
Deux logos différents, l’un pour ce qui est destiné prioritairement aux femmes, l’autre pour tous et toutes (en bas des images) sont apposés à côté de chacune de mes propositions.
Je reste convaincue qu’il reste encore nécessaire que les femmes apprennent d’autres femmes et de leurs anciennes en particulier. Qu’elles ont besoin de vivifier ce qui veut pétiller, danser, chanter et qu’elles peuvent le vivre pleinement dans des contextes sécurisés, entre femmes. Qu’elles demandent encore d’être allaitées à la mamelle de la puissance, de la spontanéité, de la joie d’être femme. Que le soutien d’autres femmes leur est nécessaire, même si elles ne l’avouent pas. Qu’une vie portée à plusieurs par l’amour vaut mieux que la solitude de la guerrière.
Sur mon site et ma plateforme, d’autres enseignements, accompagnements et formations sont bien ouverts à tous et toutes, avec la joie au cœur. Ils sont totalement, aimablement… amoureusement inclusifs.
Non coupable de discrimination
Si certaines de mes activités sont proposées aux femmes et d’autres dans un espace de mixité, ce n’est aucunement parce que je me sens coupable d’une quelconque discrimination. Je n’ai aucun souci à fermer délicatement, mais fermement, la porte à un homme qui veut entrer dans un cercle de femmes ou dans une tente rouge. Non, vous ne pouvez pas TOUT avoir, TOUT savoir, TOUT obtenir. Peut-être est-ce même un moment rare, propice à une prise de conscience personnelle ? Alors que dans le monde d’aujourd’hui, de trop nombreuses femmes vivent encore derrière des portes cadenassées où leur vie publique se résume à l’espace de leur foyer. Non, vous ne pouvez pas TOUT vouloir. La domination masculine a porté préjudice à tout ce qui vit sur notre terre-mère; vous ne pouvez pas supprimer tout simplement cette histoire sous prétexte que vous ne vous reconnaissez pas dans le patriarcat nocif. Nous n’oublierons pas, nous resterons vigilantes aux dérives. Et… nous avons envie de ne pas tout le temps y penser, nous avons besoin de nous abstraire de ce conditionnement hiérarchisé. Juste envie d’un espace serein dans lequel nous pouvons nous dévêtir s’il fait chaud ou ôter notre culotte si elle nous serre ;)) Simplement. Nos échanges ne se résument pas à cela, bien sûr, mais cela aide ;))
Donc, je ne répare rien en proposant des activités mixtes. Je ne m’excuse de rien en ouvrant mes enseignements et mes formations aux hommes. C’est juste normal que ce côte-à-côte ! J’ai adoré les classes mixtes et jouer en cours de récré avec les garçons. J’avais parfois peur de leur effronterie, de leur brusquerie et j’ai appris à faire face. J’ai grandi à les connaitre. Les quelques actes de maltraitance que j’ai subis fut ceux de mes copines et j’ai rencontré parmi mes camarades garçons des précieux protecteurs.
J’entends des femmes annoncer qu’à côté de leurs cercles de femmes, elles proposent à présent, enfin, des cercles mixtes. J’entends parfois l’excuse, le pardon d’avoir osé ….exclure ? Nous avons le droit de n’accueillir que des femmes dans des contextes qui leur correspondent. Nous sommes pour sans être contre. Nous cohabitons avec l’envie d’espaces différenciés tout autant que d’espaces communs. Comme une chambre à coucher n’est pas la salle à manger ou le réfectoire; on y trouve d’autres objets, d’autres fonctions, d’autres allers-venues. Ces différenciations sont tout aussi utiles à la construction identitaire que les espaces communautaires.
Je ne me sens donc coupable d’aucune discrimination. Et ceci étant clarifié, je vous souhaite la bienvenue à tous et toutes dans ma boutique ou sur ma plateforme de formation.
Merci à Bettina Kreissl Lonfat pour cette co-création et nos échanges sur ce sujet.
02/07/2024 at 11 h 16 min
Coucou Marianne ♥️
Merci pour ce puissant article.
Très juste et très riche de sens.
Je suis d’accord avec chacun de tes mots. Qu’il est bon de remettre l’église au centre du village 🙏
Des bisous
Maëlle
Chamoson