Un avant, un après et un entre-deux
Une année s’achève dans le creux de la saison hivernale. Une nouvelle débute emplie d’espérances. La pratique de rituels invite à poser une trace, à donner acte. Si la société actuelle nous pousse toujours davantage vers l’après, le nouveau, c’est que la nouveauté invite à la consommation. Et la consommation est une urgence pour ceux qui veulent en retirer du profit. La décroissance gagne du terrain. Et notre quête de sens également, HEUREUSEMENT ! Je vous invite à prendre le temps de vivre ce rituel pour vous.
Préparez-vous à vivre en toute simplicité, un rituel de passage vers ce qui vient, en tenant compte de ce qui fut. Vous restez dans votre axe. Vous restez si vrais, si enrichi.es de vous-mêmes. Et la nature vous sait. Elle rend votre vécu intensément présent, alors qu’elle fait de même en cet hiver.
Une invitation à prendre ce temps pour vous
A ce moment significatif de l’année, le monde extérieur s’éteint. Et peut-être même, à un moment significatif de votre biographie… Ce que vous aviez élaboré, patiemment construit, aimé – et même passionnément – comme votre cursus professionnel ou une relation, vous est retiré. J’utilise à dessein ce mot « retiré » : un impact puissant, une forme d’extraction de vous-mêmes. Il peut s’agir d’un choix, d’une décision mûrement réfléchie ou d’un tsunami non prévisible, mais la vie vous emmène à cet essentiel : vous êtes face à une autre vision de vous. Ce regard dans le miroir, ne vous est plus reflété par les « autres ». Vous vous rendez compte que nul autre que vous, ne pourra valider, reconnaitre et continuer d’enrichir, de nourrir votre être devenu si « intérieur ».
Préparation
Vous avez besoin d’une bougie (moyenne à grande) et de quoi l’allumer, ainsi qu’une pierre, symbole de ce qui s’achève. Accordez-vous du temps, sans rendez-vous immédiat sur votre agenda. C’est déjà un lâcher-prise salutaire, une manière efficace de vous placer au centre de votre vie. Créez un espace douillet et asseyez-vous confortablement. Positionnez-vous consciemment face au Nord où vous déposez votre pierre et votre bougie. Le hasard des lieux n’existe pas : au Nord, voici tel ou tel arbre si vous êtes en nature ou tel ou tel meuble (ou fenêtre) face à vous, si vous pratiquez dans votre salon 😉 Tout est parfait. Tout a du sens. Lorsque vous vous sentez prêt, allumez votre bougie. Parfois ce moment d’« être prêt.e » ne vient jamais ! Mais débutez quand même votre rituel ;).
Ne cherchez rien d’autre: c’est bien VOUS qui êtes là.
Rituel
Commencez par ôter vos bijoux : montre, bracelets, boucles d’oreilles, colliers. Cela peut prendre du temps: rester focalisé.e sur ce geste de dépossession. Puis, fermez doucement les yeux et centrez-vous sur votre respiration. Ressentez ce flux de vie qui vous traverse. Rendez sonore votre expiration, calmement. Prenez peu à peu conscience que ce simple filet d’air est votre reliance à toute forme de vie sur terre. Infime souffle.
Espace infini.
Infime souffle.
Espace infini.
Infime moi.
Espace du Tout.
Accueillez vos émotions ; être simplement là, dénué.e de tous attributs extérieurs.
Poursuivez en plaçant votre pierre près de votre coccyx. Invisible et présente. Imaginez que votre colonne vertébrale est un os creux, un conduit qui traverse votre corps du sacrum à votre tête et que vous le parcourez aisément grâce à votre respiration tranquille, du bas vers le haut, du haut vers le bas. Votre respiration se poursuit inlassablement et s’installe dans cet espace libéré de toute entrave, dans l’arrière de vous. Dans l’invisibilité de vous. Dans l’essentiel de vous. Restez. Restez. L’os creux vous traverse en-deça, au-delà. La pierre en est le témoin.
Prenez ensuite votre bougie entre vos mains. Tournez-vous vers l’Est (un quart de tour sur votre droite). La flamme se trouve au niveau de votre bouche à environ 20cm de celle-ci. Soufflez doucement pour faire danser la flamme sans l’éteindre. Si c’est le cas, rallumez-la avec un sourire (rappelez-vous : tout a du sens ;). Ajustez votre souffle et la distance de votre bouche, plus ou moins éloignée de la flamme. Poursuivez quelques instants ce lien au feu de la vie qui habite tout être. Dont vous-mêmes.
À présent, prenez conscience de toute la pièce ou de l’espace bien plus grand que la bougie éclaire. La direction de l’Est, la direction du renouveau est revivifiée.
Pour terminer, reprenez votre pierre. Observez sa forme, sentez sa densité mais aussi ses creux, ses marques, ses fêlures. Gardez-la quelques instants dans vos mains toute en la reliant à votre Os Creux intérieur. Vous, comme elle; dense, présent.e, vrai.es, relié.es par la témérité tranquille qu’affiche la vie en cet instant. Jamais perdu.e. Jamais en perte de vous-même.
Car le souffle continue son œuvre, inlassablement.
Car la Terre continue son œuvre, inlassablement.
Car le corps que vous habitez, fait de même.
Remerciez votre pierre. Dites-lui avec des mots simples (nul besoin d’ésotérisme) que vous allez la rendre à la terre. Indiquez-lui quand et où vous allez le faire. Prenez congé d’elle. Déposez-la près de votre bougie. Elle, qui a continué de danser, de briller, d’illuminer votre espace.
Fin de rituel
Vous êtes UN.E. Réceptif à tous les possibles. L’avenir vous appelle. Éteignez votre bougie, mais ne remettez pas tout de suite vos bijoux. Attendez encore un peu ; une heure, un jour… ? Vous êtes UN.E.
La pierre attend d’être mise en terre : prenez rendez-vous avec la nature.
Je vous souhaite un doux passage vers le renouveau. Vous êtes la pierre et la bougie. Terre et Feu. Vous-mêmes. Appréciez-vous. Aimez-vous!
Marianne Grasselli Meier est écothérapeute, formatrice d’adultes, auteure. Elle a fondé la formation des Praticien.nes en Ecorituels® en France, Suisse et Belgique. Sa pratique inclut l’utilisation de la Roue de Médecine, de ses quatre énergies primordiales, ainsi que la loi évolutive sur cette Roue, qu’elle a développé dans son livre Le Réveil des Gardiennes de la Terre. Pionnière suisse des cercles de femmes, elle poursuit ses activités comme conférencière et superviseuse.
Ses ouvrages, livres et oracles sont disponibles chez votre libraire ou en ligne.
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Photographie: Sculpture en bois, 1900. Chaman. Nationalmuseet, Copenhague. Crédits : Werner Forman Archive/ Bridgeman Images
