Lorsque nous pensons « féminin » nous nous comparons au « masculin », à ce qui est plus visible, plus concret. « Penser femme » sans se comparer est plus difficile. Faute en est à la survalorisation encore bien répandue du masculin et qui reste notre jauge d’appréciation. Dans l’espace du féminin, nous vivons en creux, en gestation, en intuitions, en silence avant de créer. Nous explorons sans cesse l’énergie puissante d’intériorité qui protège, garde, ressent avant d’agir… Bien des femmes ont encore de la peine à le voir comme une force. Mais les temps changent et les polarités se rapprochent. Voyons comment, tant dans le combat sociétal que dans la quête spirituelle des femmes, celles-ci ont réussi leur pari : devenir complètes, accomplies !
Leur chemin d’élévation
Rabaissées, soumises voir ignorées, les femmes ont touché terre. Et ce n’est pas qu’une métaphore. Sur leur chemin de re-connaissance elles n’avaient plus de modèles. Elles se sont tournées vers le passé, un très lointain passé, comme la période néolithique ou même paléolithique. Des phases de notre civilisation durant lesquelles la femme, à l’instar de la Déesse Mère omniprésente, régnait sur le quotidien de nos ancêtres. Cette voie a été appelé le Féminin Sacré, car il con-sacre à nouveau la femme. Dès lors, la femme niée devient présente, de déshumanisée elle est représentée comme féconde, d’abusée elle retrouve son pouvoir, qualifiée de non-fiable elle redécouvre sa cyclicité comme un trésor*.
La femme debout
Ainsi, après avoir été diabolisée, dénigrée, la femme se remet littéralement debout. Poursuivant sa voie de connaissance, la femme ne se découvre pas seulement mère – en lien avec la grande Déesse – mais multiple. Ses choix de vie ne sont pas forcément la maternité, ni une créativité à la croissance illimitée; elle peut se sentir appelée à vivre seule, à aborder sa sexualité hors des codes moralisateurs, à voyager, à se surpasser sans cesse physiquement. Elle n’est plus cantonnée aux seuls métiers du soin, du care: elle gravit des montagnes, gagne les compétitions les plus exigeantes.
La femme qui s’est relevée, avec détermination, a utilisé – souvent sans le savoir – les deux énergies antagonistes qui vivent en chaque être humain : l’anima et l’animus.
- Sur la voie du féminin sacré, elle a cultivé son intériorité, écouté ses intuitions. Elle a apprivoisé le silence, le mystère matriciel. Elle s’est ouverte, telle une fleur, à sa réceptivité féconde.
- Sur la voie de la réalisation sociale, elle a repris force et pouvoir ; elle a su conquérir sa place et la défendre, se faire entendre et respecter.
Elle est prête à mettre en pratique, à réaliser ce que son intériorité lui dicte. La voilà dans sa complétude !
Le chemin des hommes vers eux-mêmes
A l’inverse, et je le développe dans mes conférences « Féminin et masculin sacré ; le sacré a-t-il un genre ? «, l’homme sur la voie qui le conduit à son authenticité, se doit de déconstruire tout ce qui a été mis en place pour sa suprématie. Littéralement, il devra descendre de son piédestal où le patriarcat l’a placé. Une chute, une perte que, heureusement, de plus en plus d’hommes osent traverser pour se retrouver, sincères dans leurs vérités singulières. Pour ce faire, ils rencontreront l’anima qui leur faisait défaut. C’est une autre histoire…Une magnifique inversion qui nous réunit.
C’est avec plaisir que je répondrai à vos sollicitations si vous souhaitez inclure ce thème de conférence dans vos festivals, salons ou autres manifestations. Marianne
* Parmi mes parutions, deux possibilités pour poursuivre: Un livre et un oracle
Rituels de femmes pour s’épanouir au rythme des saisons. Ed Courrier du Livre
L’Oracle des saisons, quand la nature parle aux femmes. Ed Courrier du Livre
08/05/2024 at 13 h 09 min
Merci belle Marianne pour cette douce et lumineuse réflexion percutante dans nos vies actuelles.
Cela ramène l’espoir d’une plus grande douceur de vivre pour les femmes et les hommes afin qu’ils ou qu’elles créent leur vie selon leur force vitale. Merci
08/05/2024 at 13 h 49 min
Bonjour Martine. merci pour ton mot. Nous oeuvrons tous pour ce bel équilibre. Cordialement